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5G : il faudra un nombre colossal d’antennes pour déployer le réseau en France

L’ANFR s’apprête à attribuer les fréquences 5G 3,5 GHz aux opérateurs. Le cabinet d’analystes Tactis s’est intéressé aux facultés de propagation de cette bande, et mis au point des simulations qui permettent de se rendre compte du nombre d’antennes nécessaires pour couvrir le territoire en 5G avec un taux de couverture équivalent à la 4G. Et le constat est sans appel : « les déploiements 4G actuels utilisent notamment des fréquences basses, qui portent loin, tandis que les fréquences hautes qui seront utilisées pour les déploiements 5G, dans la bande des 3,5 GHz, offrent beaucoup de débit mais portent bien moins loin », explique Julien Renard chez Tactis.

 

Fréquences peu pénétrantes ou au débit trop faible. En effet, toutes les bandes de fréquences n’ont pas les mêmes caractéristiques de propagation. Plus les fréquences sont basses, plus ces dernières pénètrent à l’intérieur des bâtiments et portent loin – mais comme elles sont plus basses et que la largeur de bande est plus faible, elles ne permettent pas une bande passante très élevée. A contrario, plus les fréquences sont élevées, plus la portée diminue et le débit augmente. Il faut ainsi plus d’antennes 3,5 GHz que d’antennes 700 MHz. Quant aux antennes dans la bande 26 GHz, elles ne portent que sur une centaine de mètres.

Ainsi, Tactis souligne que la bande des 700 MHz ne permettra pas de bénéficier « de toutes les promesses de la 5G », et explique qu’il faudra davantage d’antennes 3,5 GHz et encore plus dans la bande 26 GHz pour obtenir la même couverture. En zone péri-urbaine, il faudrait ainsi 30% de sites supplémentaires par rapport au réseau 4G. En zone rurale, peu denses, « il serait nécessaire de construire 2 fois plus de sites pour avoir une couverture équivalente, et même 3 fois plus de sites pour délivrer un service haut débit, a minima 8 Mbps », note Tactis.

 

Le déploiement pourrait arriver lentement en zone rurale. Du coup Tactis s’interroge : les opérateurs ne risquent-ils pas de favoriser les villes au détriment des campagnes ? A en croire le cabinet d’analystes, la 5G pourrait provoquer une nouvelle fracture numérique durable, entre le réseau 5G des villes, robuste et rapide, et la connexion 5G dans les campagnes, lente et peu stable. Par ailleurs, Tactis relève que « la mise à niveau en 5G du parc de sites des opérateurs se fera très progressivement, pourrait s’étaler sur une dizaine d’années, et ne concerner le monde rural que de manière très parcimonieuse ».

Outre cette considération, il y a aussi la facture énergétique d’un réseau nécessitant l’installation de 30% d’antennes supplémentaires voire davantage par les quatre opérateurs. Une solution pourrait néanmoins être la mutualisation des réseaux – autrement dit le fait d’ouvrir et de partager de nouveaux sites à deux, trois voire quatre opérateurs. Orange en parle d’ailleurs souvent

UFC Que Choisir 43 d’après  Romain Pomian-Bonnemaison sur le site de www.phonandroid.com